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Une maison passive n’a pas besoin d’utiliser d’énergie en permanence pour son alimentation.
Pour cela, certains aménagements permettent de se passer, entre autres, de chauffage sans pour autant perdre en confort ni en luminosité. Évidemment cela est dépendant des matériaux utilisés pour l’isolation à la fois des murs et des fenêtres.
Le “passif” se démocratise de plus en plus aussi bien dans le milieu professionnel (bureaux, locaux d’industries et PME) que dans l’habitat collectif (groupe d’appartements dans un immeuble ou maison individuelle).
En effet, ce mode de construction a fait ses preuves et permet d’importantes économies sur les factures d’électricité.
Maison passive : économe en énergie
La loi de transition énergétique adoptée par la France depuis 2015 a fait connaître au grand public l’utilisation des énergies renouvelables. Cela a permis d’intéresser de nouveaux investisseurs dans la pierre.
Cette loi vise à réduire de 50% la consommation énergétique finale ce qui fait énormément baisser les coûts d’un achat.
En ce qui concerne les propriétaires, la loi a mis en place des programmes d’aides pour rénover les bâtiments anciens.
Maison passive : les critères
Pour qu’une habitation soit considérée comme passive, il y a quelques points à respecter :
– Les besoins en chauffage ne doivent pas excéder 15 kWh/m² par an. L’architecte tenu au courant du projet de construction passive devra déterminer les surfaces de chaque pièce pour optimiser la consommation d’électricité. Des panneaux solaires peuvent-être installés en fonction de l’ensoleillement de la région concernée.
– La consommation totale d’énergie doit également être inférieure à 120kWh/m² par an.
– Une bonne isolation doit permettre une étanchéité à l’air à toute épreuve. La perméabilité doit être inférieure à 0,6.
– Et enfin on doit constater moins de 10% d’heures en surchauffe (c’est à dire une température au delà de 25°C) par an.
Si tous ces critères sont réunis, l’habitation aura le label passif.
Comment fonctionne une maison passive ?
Réduire sa consommation d’électricité en faisant des économies c’est très bien mais comment se réchauffe l’intérieur ? Comment avoir quand même de la lumière ?
Les bâtiments sont basés sur 4 principes proposant des alternatives pour un confort équivalent à celui obtenu de manière classique :
- Ventilation double flux : ce système permet de renouveler l’air de l’habitat en introduisant de l’air filtré et en évacuant l’air vicié intérieur vers l’extérieur.
Au niveau des filtres se trouvent des mécanismes qui préchauffent ou rafraîchissent l’air, en fonction de la saison. - Triple vitrage : En optimisant l’orientation de l’habitation (dans le cas d’un projet neuf), il suffit de placer une grande surface vitrée au Sud. En effet, c’est le meilleur moyen d’optimiser l’apport solaire naturel et donc la luminosité et la chaleur qu’il produit.
Au contraire au Nord, il faut une surface vitrée réduite pour éviter les déperdition de chaleur et la conserver entre les murs. - Isolation des murs : toit, murs et sols doivent être fortement isolés (de 25 à 45cm d’épaisseur) pour éviter toute déperdition et fuite intrusive.
- Inertie : de même pour l’inertie du bâtiment qui doit être très puissante pour maîtriser une température constante.
Où construire un habitat passif ?
Les bâtiments passifs s’adaptent à tous les climats : de la chaleur caniculaire du Qatar ou du Congo en passant par le grand froid du Canada. Les climats les plus doux (comme en Méditerranée) peuvent bénéficier de certains ajustements, comme par exemple des double vitrage peuvent être suffisant. A déterminer en fonction de la météo de la région et des pics de chaleur / froid.
Bon à savoir : une maison passive peut aussi avoir une ossature en bois. Très résistant, ce matériau vivant permet à l’habitation de s’aérer naturellement tout en ne perdant pas de chaleur.
Les bienfaits sur la santé et le confort
Au-delà des économies d’argent, ce nouveau mode de consommation d’énergie permet également d’améliorer sa qualité de vie à tous les niveaux.
La lumière naturelle
Les maisons passives bénéficient toutes de baies vitrées à la place de porte fenêtre classique. Cela dans un but de gain en luminosité qui évite d’allumer la lumière à toute heure. Aussi cela a une conséquence sur la fatigue des yeux qui s’en voient reposés.
La qualité de l’air
Grâce à un système de ventilation double flux permettant de renouveler l’air en permanence, l’oxygène est de meilleure qualité. Ce qui évite la formation des moisissures et l’humidité excessive.
Le confort grâce à la température
Le triple vitrage des baies vitrées et l’isolation thermique des murs très complexe permettent un ressenti constant au niveau de la température.
A la différence des climatisations qui créent de gros écarts thermiques entre les différentes pièces.
Une meilleure santé
En évitant ces différences de températures, l’ambiance générale de la maison passive se régule et cela évite la prolifération d’acariens et autres parasites.
Aussi, le renouvellement de l’air permet d’évacuer les bactéries sans les faire circuler et donc de ne pas cultiver des virus et allergies.
Est-ce plus cher qu’une construction classique ?
Pour construire une habitation quelle qu’elle soit, le maître d’œuvre doit respecter certaines normes encadrées par la RT 2012 avant de déposer le permis de construire.
En se basant sur ces tarifs moyens, une maison passive coûterait 15 à 20% plus cher qu’un logement standard. Par contre il faut prendre en considération les aménagements qui diffèrent entre ces 2 types de constructions :
- système de chauffage : pour la température ambiante intérieure, pour une maison classique il y a aura tout un système de convecteurs ou de climatiseurs qui pèsent sur la facture.
- prêts bonifiés : certaines banques proposent des facilités pour les constructions qui rentrent dans la logique de “croissance verte”. Ainsi, plus une construction sera écologique et non polluante, plus elle sera aidée.
Il ne s’agit pas de vivre sans électricité mais d’en maîtriser son utilisation et ainsi payer moins et consommer intelligemment.
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