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Retrait-gonflement des sols : comment limiter les sinistres ?

Les sols argileux subissent des distorsions suivant les variations du niveau de terrain. En période de sécheresse, le manque d’eau entraîne un tassement ou un retrait du sol de la surface. À l’inverse, un nouvel apport d’eau sur ce type de terrain produit un gonflement. Ce phénomène de retrait-gonflement des sols peut être minimisé en respectant des mesures préventives.

Retrait-gonflement des sols : prenez connaissance de la carte départementale du phénomène

Depuis juin 2007, il existe pour les 37 départements français concernés par ces aléas géologiques, des cartographies du phénomène de retrait-gonflement des sols. Ces cartes disponibles sur myGéo représentent des zonages du risque d’occurrence du phénomène de retrait-gonflement. Les zones sont reparties suivant 4 degrés de risque :

  • à priori nul,
  • faible,
  • moyen,
  • fort.

Ainsi, prévenir l’aléa du retrait-gonflement d’un sol nécessite la connaissance du niveau de risque, ainsi que d’autres mesures désormais demandées aux propriétaires de terrains et aux différents acteurs de la construction. Depuis le 16 octobre 2018, le dispositif d’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ÉLAN) a fait évoluer la prévention des sinistres liés au retrait-gonflement des sols.

En cas de vente d’un terrain non bâti constructible, une étude géotechnique préalable doit être fournie par le vendeur. L’étude de sol est également obligatoire pour la conclusion de tout contrat de travaux de construction.

L’étude du sol : une prévention nécessaire

L’étude des sols est une étape indispensable dans la démarche préventive contre les aléas des sols. Étant désormais obligatoire du fait de l’augmentation des sinistres, il convient de catégoriser les différentes études possibles.

L’étude géotechnique préalable (étude G1)

Elle est imposée par la loi ELAN lors de la vente d’un terrain constructible se trouvant dans une zone moyennement ou fortement exposée au risque de retrait-gonflement des argiles. C’est la première approche d’identification des risques géologiques. Elle se résume en 2 phases complémentaires :

  • le G1 ES (étude du site),
  • le G1 PGC (principes généraux de construction).

Ces phases posent les bases du projet et les premières hypothèses géotechniques du terrain. Toutefois, l’étude G1 ne comprend pas d’ébauche dimensionnelle et reste insuffisante pour qualifier un projet. C’est la raison pour laquelle elle est qualifiée d’étude préalable.

Retrait gonflement des sols

L’étude géotechnique de conception (étude G2)

Elle est obligatoire depuis le 1er octobre 2020 pour les projets de construction sur tous les terrains réputés argileux. L’étude G2 permet d’adapter les fondations au projet et aux aléas qui peuvent survenir sur ce terrain.

Elle se décompose en 2 phases complémentaires et indissociables : l’étude de sol AVP (avant-projet) et l’étude de sol PRO (projet). L’étude AVP définit et confronte les différentes solutions envisageables du projet, obtenues dans l’étude préalable. Elle évalue plus spécifiquement les risques selon l’ouvrage attendu.

L’étude de sol PRO se focalise quant à elle sur la conception des ouvrages géotechniques à travers des calculs de dimensionnement optimisés. De manière générale, cette étude permet de réduire les conséquences pour des risques géotechniques identifiés.

L’étude des sols est donc indispensable, que ce soit pour la vente d’un terrain, la construction ou l’agrandissement d’habitation. Dans le cas où la zone présenterait un risque faible ou nul, gardez à l’esprit que le risque est également lié au type d’ouvrage et la composition d’un sol peut changer au fil du temps. De ce fait, il est recommandé de faire l’étude du sol, quel que soit le risque d’aléa lié à la zone.

Le respect des règles de construction de l’habitation

Dans les communes dotées d’un PPR (plan de prévention des risques) tenant compte des phénomènes de retrait-gonflement des argiles, celui-ci définit les règles de construction à mettre en œuvre dans toute la zone de risques identifiée.

Dans les communes non dotées d’un plan de prévention, il revient aux maîtres d’ouvrage ou aux constructeurs de respecter certaines mesures afin de limiter les conséquences du phénomène sur le projet. Ces mesures peuvent être l’adaptation des fondations au site, la rigidification de la structure du bâtiment, etc.

Le respect des règles de construction constitue un minimum indispensable pour assurer la résistance du bâti par rapport au retrait-gonflement.

Réduisez la vulnérabilité des bâtiments existants

La prévention des sinistres liés au retrait-gonflement ne se limite pas au projet de construction ou de vente du terrain. Elle concerne également le bâti existant. Pour cela, on a recours à diverses techniques :

  • la rigidification de la structure du bâti : elle nécessite la mise en œuvre de chaînages horizontaux et verticaux pour les murs porteurs,
  • la réalisation d’une ceinture étanche autour du bâti : cela revient à entourer le bâti d’un système étanche suffisamment large pour le protéger des eaux du ruissellement,
  • l’éloignement de la végétation du bâti : consiste à abattre les arbres isolés situés à une distance inférieure à une fois leur hauteur.

Cette dernière mesure n’est efficace que si les racines des arbres n’ont pas atteint le sol sous les fondations du bâti. Il est également conseillé de créer un écran anti-racine.